(…) Jacob consacre également beaucoup de temps, et d’argent, à des œuvres en faveur de sa communauté. Installé à St-Pétersbourg, il s’investit au Conseil de la communauté juive et devient vice-président de la JCA « l’Association pour la colonisation juive », fondée à Londres en 1891 par son ami le baron Maurice de Hirsch.

Ayant beaucoup commercé avec la Perse, notamment par la création d’établissements bancaires, Jacob (en 1890) et son benjamin, Lazare (en 1894), reçoivent du Shah le titre de Consul Général du Gouvernement Impérial de Perse, apparenté à celui de baron. Mais en Russie, ils ne parvinrent jamais à obtenir ce titre convoité, à l’instar du banquier et propriétaire de mines d’or Evzel Gunzburg. Certes Samuel se verra proposer le poste de ministre des Finances mais il déclinera l’offre assortie… d’une conversion à la religion orthodoxe, formulée par Konstantin Pobedonostsev, procureur du Saint-Synode, ancien précepteur et principal conseiller d'Alexandre III.

Jacob et son frère sont nommés Conseillers du Commerce, puis Conseillers d’Etat. L’oukase du 27 novembre 1897 les nomme, enfin, Conseillers privés du Tsar, ce qui leur confère automatiquement un titre de noblesse héréditaire. Désormais, on leur donne du « Votre Excellence ». Les Polyakov sont également décorés de l’Ordre impérial de Saint-Vladimir de troisième classe. Ce titre, dont la devise est « Utilité, honneur, renommée », honore les citoyens russes qui se sont distingués au sein de l'Armée ou dans la vie civile. Il les anoblit également, eux et leur descendance.

Le blason des Polyakov représente une couronne encerclant un panache de plumes de casoar dans lesquelles est plantée l’étoile de David. Elle surplombe un heaume et un écusson sur lequel les ailes de la victoire alternent avec un lion chargé de trois flèches et crachant le feu. L’ensemble est souligné par la devise : Богмой помощник « Dieu est mon aide ».

Leur nouveau titre de noblesse les autorise à revêtir la tenue de général de l’Armée russe. Devant le photographe, Jacob et Lazare posent en uniforme, la poitrine barrée d’un nombre impressionnant de médailles et décorations parmi lesquelles on reconnaît l’étoile de l’Ordre de Sainte-Anne, la croix de l’Ordre de Saint-André et la croix émaillée à huit pointes de l’Ordre de Saint-Vladimir (…).